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La tablette qui agite les réseaux sociaux

Un chocolat made in « Dubaï »

par Adriana Dopio
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Les chocolats suisses, belges et français ont beau être les meilleurs du monde, ils se font voler la vedette par une invention dubaïote qui provoque une frénésie mondiale. Sa créatrice, une Anglo-égyptienne, avait juste une petite envie de sucré pendant sa grossesse.

Non, vous ne rêvez pas : le dernier hit sur TikTok, et surtout sur les TikTok suisses, c’est une tablette de chocolat… dubaïote ! Pas un lingot d’or déguisé en tablette Nestlé, non, une vraie plaque de chocolat au lait fourré de crème à la pistache et de kadaïf, c’est-à-dire les cheveux d’ange des pâtisseries orientales.

À regarder la vidéo de l’influenceuse Maria Vehera (99 millions de vues ! 5 millions de like) ça donne envie : une jolie blonde mord à belles dents dans une grosse épaisseur de croustillant-moelleux couleur chocolat-café, farci vert gazon, avec des débordements de cheveux d’ange généreusement caramélisés. Elle le dévore, elle ne s’en rassasie pas.

Mais qui a inventé cette tuerie ? Un chef chocolatier suisse égaré à Dubaï ? Un étoilé de l’émirat, Gagnaire, Alléno, Ducasse, un Japonais, Armani ? Non ! C’est une Anglo-égyptienne installée à Dubaï, Sarah Hamouda, 38 ans, en proie à des fringales de grossesse en 2021. Son bébé a bientôt 3 ans, et depuis, la jeune mère a bien affiné sa technique pâtissière. Sa modeste fringale de femme enceinte est devenue un gros business. Les Dubaïotes sont fous de son chocolat fourré. Vendues entre 20 et 30 dollars, les tablettes coûtent cinq à six fois plus cher que les tablettes de
grands maîtres chocolatiers à Paris.

D’ailleurs, son invention, vous ne la trouverez pas à Paris. Ni en province, ni en Suisse, nulle part ailleurs sauf à Dubaï. Sarah n’a que deux mains ! Et son chocolat est « entièrement fait main », « handmade ! », insiste-t-elle. Pas automatisé comme chez Nestlé. Elle travaille avec son mari, entourée d’une équipe d’une dizaine de personnes.

© FIX Chocolatier

Son succès est tel que, maintenant, elle élargit ses fourrages : une tablette est un cocktail brownie et corn-flakes, une autre est un bretzel au caramel beurre salé, une tablette au chocolat blanc renferme une garniture au spéculoos… Les noms marrants viennent de son poète de mari : « Mind your own Buiscoff », ou « Cereously Chewsy ». Dans son atelier, que l’on espère bien climatisé vu la température à Dubaï, elle assure n’utiliser que des ingrédients écolos, y compris la peinture alimentaire qui sigle ses tablettes. Une artiste !

Son petit business s’appelle « Fix Dessert Chocolatier » mélange d’anglais ironique – « se fixer » fait allusion à se faire un shoot pour les drogués –, et « Chocolatier » rivalise avec nos « maîtres chocolatiers ».

Comme la demande à l’export est phénoménale (500 com-
mandes par jour !), les clients dubaïotes crient à la pénurie, et d’ailleurs, plein de marques se sont mises à copier ses recettes. À Paris, de l’Intermarché à Lidl aux pâtissiers Lindt, à plus de 10 euros la plaque, on peut goûter une version de son « fix ».

 

On peut aussi se rendre sur place. Autrefois, – en des temps pré-historiques, souvenons-nous – on allait à Dubaï en janvier pour les soldes. Aujourd’hui, on n’oserait même plus en rire. Mais aller chez les cheiks arabes pour goûter à la tablette exclusive, c’est le dernier chic inclusif !

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