Sécheresse, de nouvelles restrictions dans le sud du pays
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36% du territoire se trouve désormais en état de sécheresse sévère ou extrême, une situation qui a conduit le gouvernement portugais à prendre certaines mesures de restriction des usages de l’eau dans les régions concernées : l’Algarve et l’Alentejo.

Des mesures pour parer à l’urgence sécheresse

Au cours d’une conférence de presse, le ministre de l’Environnement – Duarte Cordeiro – a indiqué que, en ce qui concerne les barrages d’Odeleite et de Beliche, les quotas de pompage pour l’irrigation agricole et l’arrosage des terrains de golf vont diminuer de 20 %. Cette réduction de la consommation sera portée à 50% pour les structures équipées de systèmes de recyclage de l’eau. L’objectif des autorités nationales et locales est d’agir avant l’arrivée massive des touristes en Algarve cet été. Plusieurs municipalités de la région souhaiteraient quant à elles pouvoir renforcer les contrôles portant sur l’arrosage des jardins et le remplissage des piscines. La consommation excessive d’eau pour ces usages fait théoriquement l’objet de sanctions pécuniaires mais les élus locaux déplorent un manque de respect des règles.

La sécheresse n’épargne pas non plus la région voisine de l’Alentejo, moins touristique mais très agricole. Durement touchés par une pénurie d’eau qui s’installe dans le temps, les éleveurs de bovins n’ont pas pu reconstituer leurs stocks de fourrage et pourraient à ce titre bénéficier d’une aide exceptionnelle de l’Union européenne. Lors du dernier Conseil des ministres, le Portugal a  en effet sollicité de manière officielle l’activation de la réserve agricole européenne.

Une campagne de sensibilisation du grand public à la bonne gestion de l’eau va également être lancée à l’échelle du pays. Le gouvernement se veut néanmoins rassurant et affirme que l’eau ne manquera pas au robinet cette année.

 

Des solutions plus durables pour lutter contre l’aridité des sols

Les études menées par l’observatoire européen Copernicus font apparaître que la péninsule ibérique figure parmi les régions européennes les plus sévèrement touchées par la sécheresse. 91,9% du territoire portugais est en effet concerné, à différents degrés d’intensité.

La ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation – Maria do Céu Antunes – souligne également la nécessité de passer d’une logique de gestion de crise à une approche structurelle du phénomène de pénurie d’eau. Face à des épisodes de sécheresse de plus en plus marqués et rapprochés, le gouvernement portugais a annoncé la création d’un groupe de travail dédié aux ressources hydriques. Composée de membres de l’Agence portugaise de l’environnement (APA) et de la Direction générale de l’agriculture, cette structure a pour objectif à moyen terme de réduire de 15% l’utilisation de l’eau provenant des nappes phréatiques. Pour répondre à la fois aux épisodes récurrents de sécheresse et à l’aridité endémique des sols qui en découle, la mise en place de systèmes de collecte et de traitement des eaux pluviales constitue l’une des pistes privilégiées par le gouvernement. Le captage des eaux de pluie permettrait en effet de limiter le risque d’inondations hivernales tout en constituant des réserves en prévision de la saison sèche qui englobe l’été mais également une partie du printemps et de l’automne.

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