Four

Un nom simple et clair. Ce nom a toujours été l’évidence pour le chef Hari Chapagain. Ce “tandoor” a été confectionné en Inde par un artisan avec le même amour que Gepetto à façonné Pinocchio. Une fois réalisé, l’importation va se révéler compliquée. C’est seulement après plusieurs renvois en Inde et des milliers de kilomètres parcourus que le Tandoor va élire domicile dans la Baixa. Comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, il ne pourra pas exprimer son talent avant un long moment. Nous sommes en 2020, le Covid frappe et retarde à nouveau l’entrée sur le terrain du champion des grillades. Si la patience inébranlable du chef a été mise à rude épreuve , il en fallait plus pour que Hari s’épuise et renonce au projet.

Juillet 2021. La star entre en scène et le tonnerre d’applaudissements n’est pas long à se faire entendre. Il s’exhibe fièrement et toise son entourage pareil à une statue sur son piédestal. C’est lui le véritable maître des lieux. À peine entrés, tous les clients sont séduits par son charisme. Son parfum ensorcèle. Le décor raffiné l’habille à merveille. Le four est superbe. Il chauffe la salle et elle le lui rend bien. 

Hari chapagain l’a apprivoisé comme peu de gens peuvent s’en vanter.

Cette façon de cuisiner à une chaleur pouvant frôler les 400 C º est typiquement orientale. Les plats traditionnels, que Hari confectionnent, exhalent les bonnes ondes des mantras indiens accompagnés des gongs. Du simple papadum accompagnés des sauces plus ou moins épicées, aux crevettes noircies par la chaleur du four mais parfaitement cuites, en passant par l’agneau fondant ou les légumes croustillants, le chef est généreux en saveurs et en quantité. Naan, Madras, Biryani ou encore curry ne sont pas que chantants mais régalent aussi les palais les plus exigeants.

Hari Chapagain,

Népalais ayant grandi dans le milieu de la restauration en Espagne, a choisi de travailler des plats traditionnels. Passer la frontière pour s’installer au Portugal et devenir un ambassadeur de l’orient. Tel était son pari !

Quelle chance qu’il ait fait ce choix.

Concentré sur chacune de ses confection, Hari, chef autodidacte, souhaite que chacun de ses plats soit aussi beau que bon. Le sacrilège du premier coup de fourchette fend le cœur autant que l’œuvre délicate. Aux inspirations multiples, le chef pousse le raffinement. Souhaitant populariser sa cuisine, un nouveau menu vient d’arriver: une bento box typiquement japonaise à l’organisation appétissante et colorée pour un prix compétitif.

Touristes et Portugais se pressent pour venir goûter ses spécialités dépaysantes d’un chef qui aura su déjouer tous les pièges que son projet ambitieux lui aura tendu. Aujourd’hui, c’est pour le plus grand plaisir des papilles des gastronomes que la porte est ouverte.