Portugais, quelques astuces pour surmonter les difficultés linguistiques
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Maîtriser le portugais facilite la vie quotidienne et l’intégration dans le pays. Il est donc nécessaire de franchir le pas le plus tôt possible dans son parcours d’expatriation, idéalement avant de partir pour arriver avec des bases et se sentir tout de suite un peu plus à l’aise avec la langue. L’apprentissage du portugais fait partie des défis de nombreux expats posant leurs valises à Lisbonne, Porto ou ailleurs. Les racines latines que le portugais partage avec le français rendent cette langue a priori plus accessible aux francophones qu’aux anglophones ou germanophones, par exemple. Des difficultés persistent cependant mais il existe de nombreuses astuces pour les surmonter et améliorer ses compétences linguistiques. L’équipe de « Lisboète Magazine » partage quelques conseils pour gagner de l’assurance et progresser rapidement.

Surmonter la peur de commettre des erreurs

Premier frein à l’apprentissage de la langue, la peur de commettre des erreurs. Il s’agit d’un véritable obstacle car plus on craint de se tromper moins on ose prendre la parole et plus on perd confiance en soi. Ne pas maîtriser la prononciation exacte d’un son ou une règle de grammaire ne constitue nullement une raison d’avoir honte. Il convient de garder à l’esprit que communiquer c’est se faire comprendre. Or, écorcher légèrement la prononciation d’un mot ou ne pas conjuguer un verbe correctement n’entrave pas la compréhension globale du message. Les erreurs permettent par ailleurs d’identifier ses faiblesses et de les corriger. En outre, la plupart des Portugais apprécient les efforts des étrangers pour parler leur langue et préféreront de loin une personne qui ne parle pas parfaitement à une autre qui s’exprime systématiquement et uniquement en anglais voire en espagnol. La recherche de perfection dans la maîtrise de la prononciation et de la grammaire est certes un objectif tout à fait louable mais elle n’est pas pour autant la priorité dans la situation particulière, parfois délicate, que représentent les premières semaines en tant qu’expat. Pour gagner en sérénité lors de ses échanges en portugais, il ne faut pas hésiter à préparer et apprendre par cœur des « phrases magiques » comme : Desculpe, não percebo. Pode repetir, por favor? (Excusez-moi, je ne comprends pas. Pouvez-vous répéter s’il vous plaît ?) ou Pode falar mais devagar, por favor? (Pouvez-vous parler plus lentement, s’il vous plaît ?).

Une mémoire qui joue des tours vient parfois accroître la difficulté à acquérir du vocabulaire nouveau et à s’exprimer en portugais. Pour y remédier, on peut avoir recours à des procédés mnémotechniques permettant d’apprendre de nouveaux mots et expressions. Mémoriser les mots dans leur contexte et les rattacher à quelque chose de concret aide également à mieux les retenir. De plus, si au cours d’une discussion un mot nous échappe, il faut essayer de ne pas perdre ses moyens et utiliser une périphrase pour décrire ce que l’on cherche à exprimer. Enfin, il est indispensable de garder une appli de traduction à portée de clic.

 

Acquérir une solide base de vocabulaire

Concernant l’apprentissage du vocabulaire, se mettre la pression peut s’avérer contre-productif. Nul besoin de connaître tout le dictionnaire pour interagir avec les Portugais. On estime en effet que la maîtrise des 1000 mots les plus courants de la langue portugaise permettrait de comprendre 85% des conversations. En plus d’être chronophage, essayer d’apprendre par cœur des listes interminables de mots conduit bien souvent à se décourager et à perdre sa motivation car on ne parvient pas à tout assimiler. Seules les expressions de base telles que les différentes manières de saluer ou de remercier méritent d’être apprises de cette manière. Pour le reste, il est préférable de prioriser le vocabulaire lié à des situations de la vie quotidienne ou à des activités que l’on sera porté à pratiquer ainsi que le lexique se rapportant à ses centres d’intérêt, dans le but de pratiquer un sport en club par exemple. Enfin, il convient de garder à l’esprit que connaître un mot et sa signification en français n’est pas forcément suffisant pour savoir l’utiliser correctement. Seuls les échanges avec des lusophones permettent d’en maîtriser la prononciation et les différents contextes dans lesquels il s’utilise. Restaurants, supermarchés, boutiques… la vie quotidienne se présente comme la meilleure école pour progresser rapidement et efficacement. Passer une commande au restaurant, faire ses courses au supermarché, acheter son pain à la boulangerie sont autant de situations qui permettent de retenir le vocabulaire lié à l’alimentation ainsi que des expressions-clés pour interagir avec les locaux. Il est fort probable que certains Portugais, pensant nous simplifier la vie, répondent en anglais voire en français. Dans ce cas, il est tout à fait possible de les interrompre poliment en leur expliquant qu’on est en plein apprentissage de leur langue et que l’on préférerait donc qu’ils parlent en portugais. Ils ne le prendront pas mal car ils apprécieront la démarche. En outre, le simple fait de circuler dans la ville et de la découvrir davantage chaque jour aide à élargir son vocabulaire en lien avec les transports et l’environnement urbain en général. Enfin, demander son chemin et s’orienter favorisent l’assimilation des prépositions de lieu.

Tenir un petit journal de bord pour raconter ses journées s’avère un bon moyen de s’entraîner à utiliser ces mots et expressions du quotidien. Cela consiste à écrire en portugais quelques phrases du type « Ce matin, je me suis levé à 7h. J’ai pris mon petit-déjeuner puis je me suis préparé pour sortir. » ou « Aujourd’hui, je suis allé faire des courses et j’ai acheté des fruits, de la viande et du poisson. » puis à les relire à voix haute pour améliorer sa prononciation. Ce petit exercice pousse à mobiliser sa mémoire pour réutiliser le vocabulaire déjà acquis et bâtir des phrases correctes. Il incite également à chercher la traduction en portugais de mots nouveaux qui seront utiles par la suite et permet de gagner en fluidité. Après quelques jours ou semaines d’entraînement, on peut faire varier l’exercice en construisant ses phrases directement à haute voix, sans les avoir rédigées au préalable, et en s’enregistrant pour pouvoir ensuite s’écouter et essayer d’identifier ses erreurs. Si on en a la possibilité, pourquoi ne pas faire écouter ses enregistrements à un Portugais de son entourage qui pourra reprendre la syntaxe et la prononciation ? Enfin, même si cela peut paraître étrange, dresser sa liste de courses ou de tâches à faire en portugais est un moyen comme un autre pour avancer dans son apprentissage.

 

Pratiquer au quotidien pour progresser

La pratique reste en effet le meilleur moyen de progresser rapidement et d’apprendre le portugais tel qu’il est parlé par la population locale. Plus on pratique, plus on gagne en assurance et moins on a peur de s’exprimer en portugais. Sans surprise, rencontrer des Portugais demeure le meilleur moyen de pratiquer. Ainsi, il ne faut pas hésiter à rejoindre une association sportive ou culturelle afin de pouvoir échanger autour d’intérêts communs et de faire de nouvelles rencontres, un moyen efficace pour s’intégrer. Au début, le risque est d’écouter parler le reste du groupe sans rien comprendre ni être en mesure de réellement interagir, ce qui peut s’avérer frustrant. Cependant, la situation évoluera assez rapidement puisque, à force d’entendre les Portugais, la compréhension orale s’améliorera. Dernières options pour discuter avec des lusophones : se lancer dans un « tandem linguistique » avec un Portugais souhaitant apprendre le français ou trouver un tuteur susceptible de corriger la prononciation, expliquer des règles grammaticales simples et faire connaître des nouveaux mots et expressions.

 

Diversifier les méthodes et supports d’apprentissage

Étant donné que l’apprentissage dans la contrainte n’a rien de très enthousiasmant, diversifier les méthodes et supports d’apprentissage peut rendre la tâche plus amusante. Regarder un film, écouter des chansons, lire une revue sur une thématique que l’on affectionne permettent de joindre l’utile à l’agréable. Dans un premier temps, revoir ses films et épisodes de séries préférés est un bon moyen d’apprendre du nouveau vocabulaire, d’améliorer sa compréhension orale et sa prononciation sans risquer d’être frustré car on ne comprend pas tout. Dès que son niveau le permet, il est préférable d’opter pour une version portugaise sous-titrée en portugais.  Par ailleurs, comme les accents graphiques utilisés en portugais matérialisent la position de l’accent tonique, lire le mot tout en entendant la prononciation du mot aide à en assimiler la bonne accentuation. Outre les versions portugaises des films et séries que l’on connaît, visionner de courtes vidéos, sur YouTube, par exemple, écouter des podcasts en lien avec ses centres d’intérêt, suivre des influenceurs lusophones sur les réseaux sociaux et même regarder des jeux télévisés constituent d’excellents moyens de progresser tout en poursuivant son immersion dans la culture locale. Il en est de même pour les chansons et films « classiques » faisant référence à un socle culturel commun à l’ensemble des Portugais et personnes résidant de longue date dans le pays.

En ce qui concerne les méthodes d’apprentissage, notamment les nombreuses applications disponibles, il ne faut pas hésiter à en tester plusieurs et à adopter celles que l’on juge appropriées à ses besoins, ses attentes et son profil. Chacun a en effet sa propre manière d’aborder l’étude d’une langue. Il est toutefois préférable de privilégier les supports en portugais du Portugal à ceux en portugais du Brésil car il existe plusieurs différences majeures entre les deux, en matière de prononciation, de vocabulaire et même de grammaire.

Enfin, la lecture n’est pas à négliger puisqu’elle permet de s’attarder sur des constructions grammaticales ou syntaxiques ainsi que sur le vocabulaire nouveau et fait appel à la mémoire visuelle, entre autres essentielle pour retenir l’orthographe d’un mot. Courts recueils de nouvelles, guides touristiques, livres de cuisine, revues thématiques, presse écrite… Encore une fois, il est capital d’adapter ses choix à son niveau linguistique et à ses centres d’intérêt.

 

Bien que la phase d’apprentissage puisse paraître longue voire rébarbative, il convient de garder à l’esprit que parler portugais est l’un des facteurs-clés de l’intégration de tout nouvel arrivant. La maîtrise de la langue ne permet en effet pas uniquement d’interagir avec les autochtones mais elle constitue aussi la preuve d’un réel intérêt pour la culture locale. Les Portugais seront sensibles à cette démarche. Il est tout à fait normal de traverser des hauts et des bas mais il ne faut pas se décourager. La motivation reste la meilleure alliée afin de continuer à progresser et aller au-delà du « kit de survie » des premiers mois.

 

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