Mis à jour le mardi 28 octobre, 2025 à 04:28 pm
Nouvelle année, nouvelles habitudes ! Pour les nouveaux arrivants, s’adapter à un système éducatif et à des démarches parfois différentes peut vite devenir un défi. Frais scolaires, assurances, formalités administratives, activités extrascolaires… Le Lisboète Magazine vous livre tous les conseils nécessaires pour démarrer l’année scolaire en toute sérénité, de la maternelle à l’université.
École au Portugal : le jeu des sept différences
Comment fonctionne le système scolaire portugais ? Est-il si différent du système français ?
Le Lisboète a joué pour vous au jeu des sept différences, afin de vous permettre de vous y retrouver.
L’école n’est obligatoire qu’à partir de 6 ans et jusqu’à 18 ans
Au Portugal, l’éducation, gratuite dans les établissements publics jusqu’au lycée, n’est obligatoire qu’à partir de 6 ans, et ce, jusqu’aux 18 ans de l’élève. En France, elle est obligatoire dès la maternelle (3 ans) et jusqu’au 16 ans de l’élève.
Avant l’âge de 6 ans, il existe le jardim de infância (jardin d’enfance, en français), qui est l’équivalent des crèches, maternelles et garderies, telles qu’on les connaît en France. Gratuit et facultatif, les places y sont limitées. Dès lors, certains parents se tournent vers des établissements privés et payants, dont l’offre s’est largement développée ces dernières années. Selon les secteurs, les frais peuvent varier entre 150 € et 300 € par mois.
Un peu moins de vacances
Comme en France, l’année scolaire ou « ano letivo » est organisée en trois périodes correspondant aux trois trimestres : septembre-décembre, janvier-avril et avril-juin/juillet. Les vacances scolaires se composent de : deux semaines à Noël, 3-4 jours pendant le Carnaval, deux semaines à Pâques, puis la période d’été (juillet-août).
Et une semaine… bien chargée !
Pour autant, le nombre de jours d’école est généralement plus élevé qu’en France, car les élèves, y compris en maternelle et en primaire, ont classe le mercredi, et ont moins de vacances tout au long de l’année. Une organisation qui permet d’alléger l’emploi du temps au quotidien des enfants, comme nous confie Stéphanie, maman d’un garçon de 9 ans scolarisé au Portugal depuis la rentrée 2024/2025 en classe de CE1, c’est-à-dire dans l’« ensino básico ». « Mon fils apprécie des journées moins stressantes, mais pas plus courtes pour autant, car il va aux activités le soir après la classe (sport, musique, informatique, anglais, dessin) », raconte-t-elle.
Des cours du soir évalués
L’accent est mis « sur le portugais et les mathématiques », des matières « plus approfondies » avec un suivi important : « Pour chaque trimestre, nous avons une feuille avec le programme puis une évaluation à la fin. » Pour les élèves étrangers, l’intégration linguistique est également au cœur des préoccupations. Comme le souligne Thomas, étudiant luso-descendant en 3° année de droit. “Le fait de parler portugais couramment a été un atout majeur dans mon parcours, mais j’ai vu d’autres étudiants bénéficier de cours intensifs pour faciliter leur adaptation”. En classe de CE1 quand il arrive au Portugal, le fils de Stéphanie a également pu avoir accès à ces cours intensifs dès son arrivée. Ce qui lui a permis de s’intégrer et de “surpasser les interactions sociales difficiles des premiers jours”.
Une organisation par “cycles”
Au Portugal, la scolarité est organisée selon un système en cycles, dont les équivalences avec le système français peuvent être utiles à connaître pour les familles expatriées. Le « 1ro ciclo » portugais, qui comprend les classes de 1ʳᵉ à 4ᵉ année, correspond aux niveaux CP à CM1 en France. Le « 2do ciclo » regroupe les 5ᵉ et 6ᵉ années portugaises, équivalentes au CM2 et à la 6ᵉ françaises. Enfin, le « 3ro ciclo » couvre la 7ᵉ à la 9ᵉ année, correspondant aux classes de 5ᵉ à 3ᵉ. Les 1e, 2e et 3e « ciclo » forment l’ « ensino básico » (enseignement fondamental ou enseignement de base, en français).
Le lycée au Portugal, appelé « Ensino Secundário », débute en 10ᵉ année et se poursuit jusqu’à la 12ᵉ année. Cela équivaut respectivement à la Seconde, Première et Terminale dans le système français, avec un diplôme final similaire au baccalauréat.
Pas de note de 0 à 20
Le système de notation portugais diffère du français. Les évaluations ne sont pas notées de 0 à 20, mais avec des appréciations allant de « Insuficiente » (insuffisant) à « Muito Bom » (très bien).
Il faut (souvent) payer les manuels scolaires, même dans le public
Les manuels scolaires nécessaires aux cours peuvent être empruntés gratuitement pour l’année via une plateforme en ligne, mais… leur nombre est limité, ce qui contraint souvent les parents à devoir les acheter. Compter une bonne centaine d’euros par enfant.
ENCADRE : Comment s’inscrire à l’école ?
Au Portugal, l’inscription au système éducatif se fait sur le Portal das Finanças avec des codes d’accès. Plusieurs éléments justificatifs sont demandés tels qu’une pièce d’identité, le numéro d’identité fiscal portugais (NIF) de l’élève, une preuve de résidence, le certificat de naissance, un historique de scolarité et relevé de notes (à traduire et apostiller si nécessaire), ainsi qu’un carnet de vaccination. Malgré la barrière de la langue, Stéphanie raconte avoir été “très bien accueillie” et soutenue dans ses démarches : “Je ne parle pas un mot de portugais, une dame du secrétariat s’est assise avec nous et à Appelé la professeure de français pour nous aider. Ils ont été patients et à l’écoute”.
Pour l’enseignement supérieur, l’accès passe souvent par un processus géré par la DGES (Direção-Geral do Ensino Superior). Thomas raconte avoir dû “faire preuve de beaucoup de persévérance pour surmonter la complexité des démarches administratives et obtenir l’équivalence de [son] Bac”, une réalité que plusieurs étudiants étrangers ou lusodescendants partagent. Enfin, pour l’université, ce dernier conseille de “préparer soigneusement son dossier, traduire et apostiller tous les documents, et vérifier les exigences propres à chaque établissement pour éviter tout rejet”.
Combien ça coûte et surtout, comment ne pas se ruiner ?
L’enseignement public ne veut pas toujours dire 100% gratuit. Le privé, lui, applique des tarifs salés. À quoi s’attendre en termes de dépenses en ce début d’année et comment limiter les frais ?
Du primaire au lycée, l’enseignement est gratuit dans le public. Mais des frais annexes sont toutefois à prévoir, comme le matériel, l’assurance scolaire obligatoire, et parfois aussi : les fameux manuels scolaires. Ces derniers peuvent être empruntés gratuitement pour l’année via la plateforme MEGA, mais des pénuries peuvent compliquer l’accès.
Dans l’enseignement supérieur, les établissements (même publics) appliquent des frais de scolarité (« propinas »), qui varient en moyenne entre 600 € et 1 100 € par an. Thomas, étudiant en droit, confirme : “En moyenne, mes frais d’inscription sont autour de 697 €, mais le logement reste la dépense la plus lourde, surtout dans les grandes villes où les loyers peuvent être exorbitants”. Pour ce qui est des écoles privées et internationales, à Lisbonne ou Porto, celles-ci peuvent facturer entre 7 000 € et 15 000 € par an.
Quelles sont les aides financières et bourses disponibles ?
Pour le primaire, collège et lycée publics, les familles à faibles revenus peuvent bénéficier de l’action sociale scolaire (ASE), qui couvre repas, manuels et transport. À l’université, des bourses d’État existent selon les revenus, ainsi que des bourses Erasmus+ ou au mérite. Même sans aide, il peut être utile de viser les résidences universitaires pour réduire le budget logement, et de fréquenter les cantines étudiantes.
Quid de la cantine et des activités périscolaires ?
Dans le public, les repas coûtent environ 1,46 €, gratuits pour les boursiers. Les activités périscolaires (ATL) sont organisées par les mairies ou associations, avec des tarifs selon les revenus.
À l’université, des cantines proposent des repas autour de 2,75 €, et de nombreuses activités culturelles ou sportives sont organisées. Participer à la vie associative peut être une bonne façon de s’intégrer, mais aussi de profiter des réseaux de soutien entre étudiants.
Préparer la rentrée scolaire au Portugal demande de l’organisation, mais le pays peut soutenir des familles aux revenus modestes. Mieux connaître ces dispositifs permet d’aborder la rentrée avec sérénité, que l’on arrive en primaire… ou pour un cursus de Droit à l’Université du Minho.




