Au Portugal, le football n’est pas seulement un sport. C’est une religion.
Un événement qui traverse les générations et unit les foules. Lisbonne est partagée entre le Sporting CP et le SL Benfica, mais la ferveur reste la même, en attendant le derby du 29 décembre prochain.
La saison 2024-2025 de Liga Portugal Betclic est déjà bien engagée, et les deux clubs font honneur à leurs supporters. Après dix journées de championnat, le Sporting CP est en tête, fort de dix victoires consécutives. Sous la houlette de son attaquant vedette Viktor Gyökeres, arrivé en juillet 2023 en provenance de Coventry, l’équipe affiche une domination impressionnante. Le Suédois a trouvé le chemin des filets à 23 reprises en seulement 17 matchs toutes compétitions confondues, une performance qui attire déjà l’attention de grands clubs européens comme Manchester City, Arsenal et même le Paris Saint-Germain. Pour l’instant, les supporters du Sporting savourent la présence de ce buteur prodigieux, qui contribue à la meilleure attaque et à la meilleure défense du championnat, avec seulement trois buts encaissés.
Cependant, malgré cette domination éclatante, tout n’est pas rose pour le Sporting. Le départ de leur charismatique entraîneur Rúben Amorim pour Manchester United vient assombrir un début de saison idyllique. L’annonce de son transfert a fait l’effet d’une bombe. Ce jeune entraîneur de 39 ans, souvent comparé à José Mourinho pour son charisme et son approche tactique, laisse un bilan impressionnant avec cinq trophées remportés en seulement trois ans. Depuis son arrivée en 2021, il a redonné au Sporting un prestige et une stabilité qui leur faisaient défaut depuis des années. En plus de ses succès sportifs, Amorim est réputé pour sa capacité à faire éclore de jeunes talents comme João Palhinha, Nuno Mendes, et plus récemment Viktor Gyökeres. La question qui se pose désormais est de savoir qui pourra prendre la relève et maintenir le Sporting sur la voie du succès.
De l’autre côté de la capitale, Benfica n’est pas en reste. Même si son bilan est légèrement inférieur à celui du Sporting, avec sept victoires, un nul et une défaite en neuf matches, l’équipe dirigée par Bruno Lage reste une force redoutable. Les Águias (Aigles), comme on les surnomme, possèdent la deuxième meilleure attaque du championnat avec 24 buts marqués. Le départ de João Neves pour le PSG, bien que lucratif, a laissé un vide dans le milieu de terrain, mettant en lumière la jeunesse et l’inexpérience de certains joueurs. Cependant, des talents émergents, tels qu’Orkun Kökçu et Kerem Aktürkoğlu, malgré leur jeunesse, apportent de la vivacité et de l’énergie à l’équipe. Malgré le fait que des éléments expérimentés tels que Renato Sanches et Fredrik Aursnes peinent à trouver leur rythme, Benfica continue d’afficher un style de jeu offensif et ambitieux.
Les deux équipes s’apprêtent à entrer dans une période cruciale de la saison, avec des échéances importantes en Ligue des Champions et le très attendu Derby de Lisboa, prévu pour le 29 décembre. Ce derby, qui oppose les deux clubs majeurs de la capitale, est l’un des événements les plus électriques du calendrier footballistique portugais. Il dépasse le cadre sportif, la fierté des habitants de toute une ville est en jeu. Les supporters attendent ce moment avec impatience et espèrent voir leur équipe triompher de l’ennemi juré.
Outre la Liga Portugal Betclic, le Sporting et Benfica participent également aux compétitions européennes, et tentent de faire briller le football portugais sur la scène internationale. Le Sporting affrontera des adversaires de taille, comme Arsenal (26/11) et Bruges (10/12), tandis que Benfica se rendra à Monaco (27/11) pour y défier l’ASM, et recevra Bologne (11/12) en Ligue des Champions. Ces matchs sont autant d’opportunités pour les clubs de Lisbonne de démontrer leur talent face aux meilleurs clubs européens et de continuer à attirer l’attention des recruteurs et des médias internationaux.
Alors que la saison avance et que les enjeux se précisent, Lisbonne se prépare à vibrer au rythme des exploits de ses deux géants du football. Que le meilleur gagne !
• JULIEN BENDEL