Le Portugal, Terre de Vins

Forts de leur authenticité, les vins du Portugal se vendent de plus en plus dans l’hexagone et à l’étranger, poussant les investisseurs français à parier sur le vignoble portugais.

La vie est belle, le vin l’est encore plus, disait le poète Fernando Pessoa. Au Portugal, où sa consommation par tête est la plus importante au monde, le breuvage est synonyme de savoir-faire et de tradition. Fort d’un riche patrimoine vinicole, le pays est parvenu à se hisser ces dernières années au rang de neuvième exportateur international, et bénéficie d’une belle popularité de ses produits dans l’Hexagone, première destination des vins lusitaniens. Un succès qui pousse de plus en plus d’entrepreneurs français, que nous avons rencontrés, à parier sur le vignoble portugais.

Un acteur mondial en pleine croissance

« Nous avions tout pour être une grande nation du vin, mais il nous manquait à une époque la reconnaissance internationale » explique Frederico Falcão, président de l’association interprofessionnelle Wine of Portugal, qui se félicite de la croissance quasi-ininterrompue des exportations à l’étranger, depuis les années 1990. « Nos vins sont particulièrement appréciés pour leur diversité de cépages et leur très bon rapport qualité-prix (2,5 euros le litre en moyenne) en comparaison à leurs concurrents espagnols ou italiens ». La France, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Brésil, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas constituent à présent des marchés importants.

Un patrimoine viticole unique

Malgré une surface de seulement 200 000 hectares (contre 960 000 pour son voisin espagnol) le vignoble portugais se distingue par la richesse de ses quatorze régions viticoles, dont la fameuse vallée du Douro – classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les producteurs bénéficient d’une diversité climatique et géographique, allant des brises atlantiques aux climats continentaux. Des produits tels que le Porto, le Vinho Verde ou encore ceux issus de l’Alentejo et du Dão offrent ainsi des saveurs variées, allant de la douceur des vins fortifiés, à des variétés aux arômes plus fruités et tanniques.

« Ce patrimoine viticole est unique et constitue un avantage comparatif : il répond à la demande du consommateur étranger qui recherche à la fois authenticité et nouveauté », affirme Thibault Leray, responsable de la région ibérique de la médaille Gilbert et Gaillard. Avec 250 cépages autochtones, comme le touriga nacional ou l’alvarinho, le Portugal se distingue d’une production mondiale de plus en plus tournée vers des cépages internationaux standardisés, comme le cabernet sauvignon ou le merlot.

Le tourisme comme premier ambassadeur

L’augmentation du tourisme a également contribué à la reconnaissance internationale des productions portugaises au-delà des frontières. « Nous disposons de chiffres fiables établissant un lien entre la croissance du nombre de visiteurs et celle des exportations vers leurs pays d’origine », indique Frederico Falcão. De nombreux viticulteurs récemment installés misent sur l’œnotourisme pour faire connaître leurs activités et séduire de nouveaux publics. « Le nouveau consommateur voyage et est plus ouvert à la découverte. Cela crée une multitude d’ambassadeurs à l’étranger », analyse Thibault Leray.

Des Français séduits par le vignoble portugais

La présence française dans le vignoble portugais n’est pas nouvelle et illustre un intérêt marqué pour le potentiel viticole du pays. Parmi eux, de célèbres groupes comme La Martiniquaise (Porto Cruz) détiennent des sites de production dans le Douro et à Madère, de même que les champagnes Vranken-Pommery qui exploitent et commercialisent des vins de Porto et du Douro, sous les marques Rozès et Grifo. Autrefois, Pernod-Ricard produisait le brandy Macieira à Bombarral, mais n’y est actif plus depuis 2014.
Autres exemples : l’entrepreneur Philippe Austruy, qui détient notamment des domaines en Provence et dans le Bordelais a acquis la Quinta da Côrte dans le Douro en 2013, tandis que le Groupe Roullier, spécialisé dans l’agro-alimentaire, a racheté en 2017 la marque Falua dans la région du Tejo et des propriétés dans le Douro. Bruno Prats, entrepreneur bordelais, collabore aussi avec la famille Symington dans la vallée du Douro depuis les années 1990, à l’image des familles Roquette (Quinta do Crasto) et Cazes (Château Lynch-Bages), basée dans le Médoc – pour ne citer qu’eux.

Ces investissements prennent des formes variées : partenariats, acquisitions de domaines, agrotourisme, création de marques locales. Certains entrepreneurs, comme Paulo Pereira, propriétaire de la Quinta da Pacheca, dans le Douro, sont tombés amoureux d’une région et ont décidé de s’associer avec ses viticulteurs. D’autres, comme António et Alexandra Maçanita, ont entrepris de réhabiliter tout un domaine, la Herdade Fitapreta, lui donnant une seconde vie. Tous nous racontent, dans les pages qui suivent, leur désir de valoriser le terroir lusitanien et l’amitié franco-portugaise.

Kenza Soares El Sayed

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