Ses parents ont quitté le Portugal pour la France dans les années 1990 à la recherche d’une vie meilleure. À 40ans, après des études et un emploi dans la banque, André a fait le chemin inverse pour ouvrir, au cœur de Lisbonne, un restaurant original où charcuterie et fromage français sont à la fête.
Tables hautes, basses, ambiance élégante et raffinée, le nouveau bistrot d’André, tranche avec les nuits trépidantes et alcoolisées du Bairro Alto. Ici, tout est gastronomique et d’origine contrôlée : les fromages triés sur le volet, les charcuteries sélectionnées…
Le client choisit chaque produit pour composer sa planche. Le concept existe déjà en France
avec 21 restaurants et un à Bruxelles. André était un client assidu du 17.45 en France avant de devenir un franchisé convaincu. Né à Bragança dans le nord du Portugal, il émigre dans le Val-d’Oise avec ses parents à l’âge de cinq ans. Sa mère est femme de ménage et son père, maçon. Les débuts sont difficiles, les déménagements fréquents, le français difficile à comprendre. « Le sacrifice de mes parents est pour moi un exemple ». André est un enfant sage, réservé, joueur de foot, une activité qui l’aide à s’intégrer. Il a une petite sœur, de douze ans sa cadette, née en France. Le jeune homme rêve d’une carrière militaire ; il aime les valeurs, la rigueur, la discipline.
Mais cette perspective déplait tant à sa mère, qu’il opte pour des études commerciales. Une fois son BTS banque en poche, il entre à la Banque Populaire de Franconville où il occupe successivement le poste d’accueil puis celui de conseiller particulier. Trois ans plus tard, il est démarché par le Crédit Mutuel pour l’ouverture d’une agence.
Sept ans plus tard, il gère un portefeuille de 2000 clients et dirige l’agence. Homme de challenge, ambitieux, conscient de ses limites, André avance pas à pas. Avec son premier salaire, il emménage dans un studio de 15 m2 avec sa future épouse, rencontrée à l’âge de 16 ans. C’est elle qui l’encourage à sauter le pas et à venir vivre au Portugal. « J’avais dirigé des équipes, je me sentais capable de motiver du personnel ». Ses amis ne le comprennent pas : « Tu n’arrêtes pas de changer ? Tu as la bougeotte ? », Tu n’as pas peur de tout plaquer ? ». André est confiant, il a des références. « Mes parents ont beaucoup galéré, ils ont pris de gros risques dans leur vie, sont arrivés à Paris sans papier, sans argent… Moi, je déménage dans de très bonnes conditions ». Prêt à se lancer dans l’entreprenariat, André cherche une idée. Il sait qu’il a besoin d’un cadre. Pourquoi ne proposerait-il pas une franchise au restaurant 17.45 qu’il aime tant ? L’entretien avec l’un des fondateurs du concept se passe à merveille. La marque est justement en train de développer ses restaurants à l’international. Le COVID vient interrompre le projet, mais les discussions reprennent de plus belles ensuite.
Trois ans plus tard, le chantier démarre avec des ouvriers français. Le concept est reproduit à l’identique des autres enseignes du groupe. Le 17.45 ouvre enfin ses portes à Lisbonne avec son concept unique, ses produits exquis et artisanaux. Dans son aventure, André a attiré un ancien employé du Crédit Mutuel. Johann Pelliet, 35 ans, a démissionné pour le rejoindre et participer au lancement du premier 17.45 au Portugal.
17.45 Rua do Norte 64, Lisbonne. 17-45.pt
• YETTY HAGENDORF