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Soirée du Lisboète Magazine #20 – Au Soul Garden – Mai 2025
par Adriana Dopio
écrit par Adriana Dopio
C’était le 8 mai dans les jardins du restaurant Soul Garden, situé au cœur de l’hôtel Corinthia.
Retour en images sur cet événement festif, égayé par la présence de Yoan et Hicham, venus présenter le festival Rir’à Lisbonne qui se déroulera le 14 juin au Coliseum de Lisbonne.
Encore merci à tous d’être venus !
L’équipe du Lisboète
Portugal : de nouvelles élections législatives sous fonds de crise politique
par Adriana Dopio
écrit par Adriana Dopio
Le 18 mai prochain, les Portugais sont de nouveau appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées, dans un climat politique tendu. Ce scrutin intervient à la suite de la chute du gouvernement par un vote de défiance pour soupçons de conflit d’intérêts visant le Premier ministre.
Le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a convoqué des élections législatives pour le 18 mai, ce sont les quatrièmes en cinq ans, à un an seulement des dernières élections législatives. Elles font suite au rejet par l’Assemblée de la République portugaise, ce mardi 11 mars, du vote de confiance auquel se soumettait le Premier ministre Luís Montenegro (Parti social-démocrate, PSD), englué dans des accusations de persécution politique et de possibles trafics d’influence.
Quels sont les partis politiques en lice ?
Le Parti social-démocrate (PSD) et le CDU (coalition PCP-Verts) de l’Aliança Democrática (AD), le Parti socialiste (PS), Chega, Initiative libérale ou encore de nombreux partis tentent de tirer leur épingle du jeu politique. Les trois partis susceptibles de remporter le plus de sièges de députés à l’assemblée sont : l’alliance démocratique (PSD et CDU), qui ne s’avouent pas vaincu, stagne aux alentours des 30 % dans les sondages et le PS, de Pedro Nuno Santos, arrive à la deuxième position avec 27 % environ.
Le parti d’extrême droite Chega, porté par André Ventura, qui a connu une montée fulgurante depuis sa création en 2019. Aux dernières élections législatives, il y a un an, le parti populiste était passé de 12 à 50 députés. Il se place en troisième position dans les enquêtes d’opinions avec près de 15 % des votes.
Quels sont leurs programmes ?
Le PSD, centre droit, représenté par Luis Montenegro se base sur plusieurs axes qui sont : la compétitivité économique, la réduction des impôts et des réformes sociales. Le PS, centre-gauche, quant à lui, propose un programme axé sur la modernisation de l’État, la justice sociale et le renforcement du rôle international du pays. André Ventura et son parti d’extrême droite, Chega (« assez ! »), veut faire bouger les lignes de la politique du pays qui a vécu sous plus de 8 ans de gouvernance socialiste. Il souhaite établir des changements drastiques dans le contenu des programmes scolaires, avec un discours centré sur la famille traditionnelle et une politique qui se voudra plus dure sur les crimes et l’immigration.

Né en 2016 à Essaouira, au Maroc, le festival de musiques électroniques Moga célèbre sa 5e édition à Caparica.
Un lien indéfectible lie les deux étapes du festival : Essaouira, anciennement Mogador, était une cité portugaise, et Almada, une ville marocaine !
Le MOGA Caparica est devenu un festival essentiel et parmi les plus prisés d’Europe, en très peu de temps. Il a été élu meilleur festival d’Europe du Sud aux Heavent Festival Awards-Paris en novembre 2024.
Danser sur une plage à couper le souffle, avec le soleil se couchant sur l’océan, le sable entre les orteils, parmi une foule incroyable de vrais mélomanes est l’une des expériences les plus sympathiques à vivre.
Ce jeudi 24 avril, lors de la conférence de presse : Matthieu Corosine, cofondateur du MOGA festival et Antoine Biehler, partenaire de l’édition portugaise depuis 5 ans, ont livré les grandes lignes de la programmation.
Le MOGA Caparica, ce sera 5 jours d’événements magiques, du 28 mai au 1er juin : le OFF dans plusieurs lieux de Caparica (beach clubs, parque da Cidade…) suivi du IN sur la Praia da Morena.
Dans un souci de partage et d’inclusion, de nombreuses scènes et activités seront gratuites. Les racines marocaines seront célébrées à travers l’identité visuelle, la programmation d’artistes et d’associations pour le OFF, ainsi qu’une sélection de créateurs pour l’espace exposants.
Suite au succès du nouveau format adopté l’année dernière, cette édition devrait accueillir 28 000 participants sur 5 jours. Tout le festival se déroule sur la plage, sur un seul site expansif et trois scènes. Depuis le 30 janvier, des laissez-passer de 1, 2 ou 3 jours sont disponibles sur mogafestival.com.
Parmi les artistes on retrouve : Arapu, Dan Ghenacia, DJ Harvey, DJ Tennis, Jamie Jones, Luciano, Traumer, Blond:ish, Agoria, Shimza et Seth Troxler et une programmation variée entre house, deep house et afro house, mêlant têtes d’affiche et étoiles montantes de la scène électronique.
Enfin, cette année, l’aventure se poursuit en Espagne avec le MOGA Cadiz, du 3 au 6 juillet, avant de rejoindre Essaouira, du 1er au 5 octobre.
Suivez-nous sur Instagram et gagnez des passes pour le Moga 25 !
MOGA Caparica
28 mai – 1er juin 2025
Costa da Caparica
https://www.mogafestival.com/
FB / IG / TW : @mogafestival

Le festival IndieLisboa revient pour une toute nouvelle édition. Pendant 11 jours, Lisbonne devient le cœur battant du cinéma indépendant international avec plus de 100 films – fictions, documentaires, animations, expérimentaux, courts et longs-métrages – venus du monde entier.
IndieLisboa, c’est une programmation audacieuse répartie en 9 sections, des rétrospectives, des œuvres inédites, des débats, concerts, ateliers et rencontres avec des réalisateurs, distributeurs et critiques. Sans oublier l’IndieJunior, dédié aux plus jeunes, avec des films, des activités ludiques et une grande fête familiale.
Créé en 2003, IndieLisboa met en lumière la création indépendante contemporaine et donne rendez-vous aux amateurs de films niche ou d’auteur. Une invitation à découvrir un cinéma libre, engagé et vibrant, au cœur de Lisbonne.
Découvrez : MAYA, DONNE-MOI UN TITRE de Michel Gondry ou encore Les Sanglières d’Elsa Brès, Comment ça va ? du duo Caroline Poggi and Jonathan Vinel, mais aussi Ashen Sun de Camille Monnier, Because Of (U) de Tohé Commaret et S THE WOLF de Sameh Alaa
🕙 Du 1 au 11 mai
📍 Lisbonne (De multiples lieux accueillent le festival, il suffit de découvrir ce qui vous correspond dans le programme)
ℹ︎ 1,50 à 10 €

Course Solidaire
Le 4 mai 2025 à 11 h, le Rotary Club de Oeiras organise la 5e édition de la Corrida Solidária Rotary Run, une course non compétitive de 5 km au Centre National Sportif de Jamor, avec le soutien de la Mairie d’Oeiras et du Stade national.
À l’occasion des 120 ans du Rotary International, les fonds récoltés seront reversés à l’UNICEF pour soutenir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les communautés les plus vulnérables. Courez ou marchez avec nous, pour changer des vies !
🕙 4 mai à 11 h
📍 Centre Nacional Sportif de Jamor
︎ℹ︎ Gratuit

L’audition finale de l’Académie de Musique de Santa Cecília (AMSC)
Dans le cadre des célébrations de ses 60 ans, l’Académie de Musique de Santa Cecília (AMSC) présente Audição Final, un spectacle musical qui incarne l’excellence pédagogique et artistique de l’école. Deux sessions rythmeront la soirée :
À 18 h, assistez à la performance de 450 élèves sur scène, en chœur, orchestres et ensembles, pour célébrer une année de travail musical.
À 21 h, retrouvez les anciens et actuels élèves dans une session symbolique, hommage au lien intergénérationnel et au parcours de l’AMSC.
En point d’orgue de cette soirée, une œuvre originale commandée au compositeur Filipe Raposo, ancien professeur de l’Académie, sera interprétée.
🕙 6 mai
📍 Centre Culturel de Belém

Pour la première fois au Portugal, l’artiste néerlandaise de renommée internationale Irma de Vries (Studio Irma) présente Rainlight, une installation immersive mêlant lumière, couleur et science pour éveiller le bien-être et la joie. Inspirée par les effets positifs de la pluie sur l’esprit humain, Rainlight invite à une parenthèse sensorielle, à la croisée de l’art contemporain et de l’émotion pure. Des milliers de lumières suspendues comme des gouttes de pluie scintillantes transforment l’espace en un paysage onirique – idéal pour la contemplation et… les réseaux sociaux !
🕙 Du 22 avril au 21 mai
📍 Amoreiras Shopping Center


Le 8 mai, la scène du B.Leza accueille deux artistes singulières pour une soirée Inquietação où les frontières musicales et culturelles s’effacent. EBLA et Léonie Pernet nous entraînent dans un voyage sonore où tradition et modernité se rencontrent, entre folklore arabe, électro, jazz et flamenco.
À l’occasion de la sortie prochaine de Poèmes pulvérisés (printemps 2025), Léonie Pernet présentera Le Chœur pulvérisé, un show intense mêlant électro, pop et musique cinématographique. Une immersion dans l’univers sensible et puissant d’une figure phare de la scène française.
🕙 8 mai
📍 B-Leza Club
Pour sa 4e édition, les Diálogos em Marvão (Dialogues à Marvão) rendent hommage à Hannah Arendt et interrogent le rôle des femmes dans la société, la pensée et la création. Dans un lieu unique, entre nature et vestiges romains, des intervenantes venues du monde du journalisme, de l’art et de la recherche débattront des questions de genre, de pouvoir et de culture.
🕙 9 mai à 10h
📍 Quinta de Olhos de Água
ℹ︎ Gratuit

Conversation avec Amin Maalouf et José Mário Silva
Le célèbre écrivain Amin Maalouf, auteur contemporain et spécialiste des turbulences de l’Histoire, s’entretiendra avec José Mário Silva. Ensemble, ils exploreront une question fondamentale : et si les promesses du progrès technologique n’étaient en réalité qu’un nouveau chapitre du Naufrage des civilisations ?
🕙 10 mai à 15h
📍 Bibliotèque Palace Galveias

Éco Construction
Du 26 mai au 1er juin 2025, venez découvrir la construction durable lors d’un cours intensif de 7 jours au Projet Agroécologique Aldeia do Vale, entre Sintra et Mafra. Ce programme vous offre une expérience immersive dans les techniques écologiques de construction, alliant théorie et pratique. Vous apprendrez à concevoir, choisir des matériaux et gérer l’eau tout en respectant l’environnement.
Les repas et l’hébergement en camping sont inclus, entouré de professionnels du secteur.
Inscription : détails et paiements sur Aldeia do Vale.
🕙 Du 26 mai au 1er juin
📍 Projet Agroécologique Aldeia do Vale

Le festival le plus solaire du printemps fête ses cinq ans ! Le voici de retour sur la côte atlantique portugaise pour cinq jours d’événements magiques, entre MOGA OFF (gratuit) et MOGA IN.
Après une édition 2024 acclamée, l’anniversaire du festival s’annonce grandiose : 28 000 festivaliers sont attendus sur un site unique, les pieds dans le sable, avec trois scènes et une atmosphère inoubliable.
Depuis sa naissance à Essaouira en 2016, l’esprit nomade du MOGA Festival est guidé par la curiosité. Terre sœur d’Essaouira, la Costa da Caparica est devenue le point d’ancrage portugais de cette aventure partagée – une histoire que l’édition 2025 mettra à l’honneur. Couchers de soleil à couper le souffle, cuisine locale savoureuse, expériences artistiques immersives… Le MOGA vous donne rendez-vous pour vibrer pleinement.
🕙 Du 28 mai au 2 juin
📍 Costa da Caparica
ℹ︎ Réservez juste ici : https://www.mogafestival.com/program?event=caparica

Vous souvenez-vous du transpraia, le petit train qui circulait de Fonte da Telha jusqu’au centre de Costa da Caparica desservant 9 km de plage ? Pour faire renaître ce symbole des années 1960 et préserver le patrimoine culturel et environnemental, les Amigos do Transpraia vous convient à découvrir leur projet et à y participer. À l’occasion du MOGA Festival, l’association propose : Nostalgia Transpraia, 12 jours d’expositions et d’événements artistiques portés par plus de 14 artistes locaux de grande renommée.
🕙 Du 28 mai au 8 juin
📍Transpraia, Praia da Riviera, Costa da Caparica, Portugal
ℹ︎ Gratuit

Le centre interprétatif a enfin ouvert ses portes ! Un projet porté par l’Association de Tourisme de Lisbonne, la Mairie de Lisbonne et l’Administration du Port de Lisbonne. Ce nouvel espace met en lumière un pan essentiel du patrimoine culturel moderniste de la ville. L’artiste Almada Negreiros, figure emblématique du modernisme portugais, y est à l’honneur, notamment à travers ses fresques murales réalisées dans les gares maritimes d’Alcântara et de Rocha do Conde de Óbidos.
Mais son œuvre va bien au-delà de ces murs. Grâce à ce centre, partez à la découverte de l’ensemble des œuvres d’Almada disséminées dans Lisbonne, et (re)découvrez l’artiste.
🕙 10 h à 19 h
📍 Murais Almada, Gares Marítimas Centro Interpretativo – Gare Marítima de Alcântara
ℹ︎ 0 à 5 €

L’histoire de Casa Shelter est celle d’une aventure familiale guidée par la passion de l’entrepreneuriat et le goût du défi. Tout commence en 2018, lorsque Anna et son mari découvrent le Portugal lors d’un voyage. Charmés par les paysages de l’Arrábida et la proximité de l’océan, ils envisagent d’y construire un nouveau chapitre de leur vie.
Forte de son expérience dans l’immobilier en France, Anna identifie rapidement un besoin clé : l’accompagne-ment des propriétaires étrangers dans la gestion de leurs résidences secondaires. C’est ainsi qu’en 2019, Casa Shelter voit le jour à Azeitão, avec une vision simple mais ambitieuse : offrir des services de conciergerie sur mesure, centrés sur la confiance, la proximité et la qualité.

La pandémie, loin de freiner son essor, confirme l’importance d’un service de gestion de biens à distance pour des clients internationaux. Avec les restrictions de voyage, de nombreux propriétaires étrangers se retrouvent dans l’incapacité de venir visiter et entretenir leurs propriétés. Les demandes des clients se diversifient : visites et gestion des entretiens réguliers, mise en location saisonnière, supervision de travaux. Ce qui aurait pu être un frein devient une opportunité, Casa Shelter s’impose comme un partenaire de confiance pour ses propriétaires absents.
Dans ce contexte, Anaëlle, fraîchement diplômée en architecture, rejoint l’aventure. Venue initialement pour un stage au Portugal, elle se passionne rapidement pour le projet familial et apporte sa touche : promotion des locations saisonnières, gestion des réservations et des réseaux sociaux.
En 2021, un promoteur accorde sa confiance à Anaëlle, et la sollicite pour l’ameublement et la décoration d’un appartement témoin dans un complexe de luxe situé à Sesimbra. Cette opportunité est un véritable tremplin lui permettant de développer l’aménagement, l’ameublement et la décoration d’intérieur au sein de Casa Shelter.
Aujourd’hui, Casa Shelter est bien plus qu’une conciergerie et ne cesse d’évoluer.
Avec une équipe polyglotte, composée de collaborateurs fidèles et engagés, l’entreprise propose une palette étendue de prestations dominée par la location saisonnière.
De la location de vacances à la location de villas pour des tournages de série TV et de clips, en passant par l’organisation d’un shooting photo pour une grande marque (coiffeuse, maquilleuse, traiteur, cuisinière, location de matériel)…
Les locataires aussi bénéficient d’un accompagnement prémium, qui va bien au-delà d’une simple remise de clés. Accueil et départ personnalisés, organisation de transfert, livraison de courses, chefs à domicile, loisirs, excursions privées… Une véritable expérience sur mesure est proposée à chaque voyageur.
Résultat ? Beaucoup de locataires reviennent année après année, séduits par l’attention portée aux détails et la qualité du service.
L’équipe de Casa Shelter est présente dans ses bureaux à Azeitão ou à Aroeira, un ancrage qui permet d’être plus proche de ses clients et de répondre efficacement à leurs besoins.
Casa Shelter est la preuve qu’une aventure entrepre-neuriale réussie repose sur l’innovation, la passion et l’adaptabilité. Une histoire inspirante où chaque défi devient une opportunité de grandir.


PLUS QU’UNE CONCIERGERIE!
Si la gestion locative saisonnière est au cœur de son activité, Casa Shelter va plus loin.
Grâce à sa licence de médiation immobilière, elle accompagne aussi ses clients dans la gestion de locations longue durée et la vente de biens, offrant ainsi un service complet et sur mesure.

Avec une histoire académique vieille de plus de 700 ans, le Portugal offre une richesse de traditions uniques. Dignes des meilleurs scénarios de film, des rites de passage se déroulent tout au long de l’année universitaire. Selon la légende, Coimbra rassemble la plus belle diversité de traditions historiques en matière de vie étudiante et d’héritage. Avec plusieurs sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, Coimbra invite à une promenade riche en culture et donne l’occasion de découvrir ce folklore ludique et enthousiaste qui rythme la vie estudiantine de la cité. Cap sur les traditions étudiantes de cette jolie ville pour un bref tour d’horizon…
Un peu de vocabulaire pour mieux s’y retrouver :
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Le mois de septembre rime avec rentrée universitaire ! Les étudiants de première année commencent leurs études aux côtés de leur parrain et marraine, des élèves des années supérieures.

La Festa das Latas, le début du voyage étudiant
Les festivités commencent par la Festa das Latas, aussi appelée Latada : une semaine guidée par la tradition, pour souhaiter la bienvenue dans le monde académique aux caloiros. Tout commence par la serenata, une cérémonie d’ouverture gigantesque au cours de laquelle tous les étudiants se retrouvent pour regarder jouer la section de fado de l’Université et se laisser envoûter par ces mélodies conservées depuis plusieurs siècles. Quand le jour du cortège arrive les caloiros offrent un ruban aux couleurs de leur faculté à leur parrain et marraine et le défilé peut enfin commencer ! Les caloiros avancent déguisés dans les rues de Coimbra, avec traditionnellement en guise de chaussures des boîtes de conserve aux pieds afin de faire un sacré vacarme. Les finalistas suivent cette marche avec un navet dans leur pasta.

Historiquement, les étudiants le volaient sur les étals, mais aujourd’hui ce n’est plus éthique. Ce navet, protagoniste de ce défilé, a un rôle crucial. L’étudiant qui se fait croquer son navet, obtient trois bises, un coup de pied aux fesses, puis le morceau de navet est recraché et une accolade est donnée. Derrière cette curieuse tradition se cache le souhait d’une belle réussite pour la poursuite de la licence en cours. Cette procession dure tout l’après-midi avant de s’achever sur les berges du fleuve Mondego. Sous la cape de son aîné, le caloiro écoute les mots d’encouragement empreints de bienveillance de son parrain et/ou de sa marraine avant de se faire baptiser. Le penico (pot de chambre en français) – qui était le seul récipient autorisé pour boire durant le cortège – est saisi, rempli d’eau du fleuve, puis versé sur le filleul qui devient ainsi officiellement membre de la communauté étudiante.


Toute l’année durera ensuite la praxe… Un « bizutage » qui doit suivre scrupuleusement le « code de la praxe », le règlement encadrant cette pratique. Les caloiros et les doutores portant le traje académico se regroupent régulièrement. Des marches dans la ville, des chants, des défis et activités sont au rendez-vous !
La Queima das Fitas clôt symboliquement l’année universitaire
En mai, parmi les traditions les plus étonnantes, la Queima das Fitas – littéralement, le « brûlage de rubans ». La Serenata Monumental ouvre le bal sur le parvis de la Sé Velha, monument emblématique de Coimbra, debout depuis le XIIe siècle. Les caloiros se parent pour la première fois du traje académico. Bercés au rythme du fado, les étudiants vibrent jusqu’au dernier morceau joué durant la cérémonie : la balada da despedida (ou ballade de l’adieu), chaque année composée spécialement pour l’occasion. Le FRA académico clôt la cérémonie. Les étudiants retirent leur cape et la lancent vers le ciel en criant : fra fre fri fro fru, aliqua, chiribiribi tatatata, hurra, hurra, hurra!. S’en suit une semaine de festival, avec chaque soir une programmation de concerts.
Le second jour de la Queima das Fitas a lieu le Sarau académico au théâtre académique, une représentation finale des tunas, animée par les orchestres et la section de fado académique, se prolonge jusqu’au bout de la nuit, des étoiles plein les yeux. Tous les soirs ont également lieu des jantars (dîners) à l’ambiance délirante où s’enchaînent les verres de vin et les penalty (« cul sec »). La règle est simple : mão direita copo cheio é penalty (« main droite, verre plein, c’est un cul sec ») entonnent les étudiants lorsque l’un d’entre eux fait l’erreur de prendre son verre dans sa main droite…
Arrive l’heure de la Queima do Grelo. Les finalistas font signer des petits rubans à leurs proches afin de les accrocher à leur pasta. Ensuite, ils retirent le grelo – un ruban épais offert par leur filleul au début de leur dernière année de licence, puis le brûlent dans une imposante marmite avant de tresser ce qu’il en reste à leurs cheveux.

Enfin, le cortège prend possession des rues de Coimbra. Après des mois de préparation tout au long de l’année, les chars construits par chaque discipline d’étude défilent. Lors de cette parade, c’est au tour de la tradition des cartolados de briller ! Les étudiants en master portent un grand chapeau, une canne et des insignes aux couleurs de leur faculté. Une façon originale de célébrer la fin de leurs études et leur succès académique… Dès qu’ils croisent des individus qu’ils apprécient, ces derniers tapent avec la canne une fois sur chaque épaule, trois sur le chapeau, donnent un coup de pied aux fesses et enfin offrent une étreinte. À la fin du cortège, sans grande surprise, le chapeau est presque complètement détruit ! Mais la fête ne s’arrête pas là. Les plus téméraires sautent dans le fleuve Mondego.


La Queima das Fitas s’achève par la Benção das Pastas. Les finalistas se dirigent vers la Sé Nova de Coimbra pour assister à une messe durant laquelle le prêtre bénit leur pasta. Un symbole puissant, qui scelle la fin de leur licence et bénit leur futur professionnel.
Où célébrer la Queima das Fitas ?
• MÉLANIE BLONDEAU
Découvrez dans notre magazine nº20 les plus belles adresses de Lisbonne et ses alentours, soigneusement sélectionnées pour vous offrir des expériences uniques.
Allure Royale Beauty est un véritable sanctuaire de bien-être, où chaque détail est soigneusement pensé pour offrir une expérience de luxe inégalée. Caché dans le charmant Páteo Bagatela, près du Jardin des Amoreiras, ce cocon de bien-être mérite le détour. Fondé par deux femmes passionnées, Allure Royale Beauty propose des soins haut de gamme créant une véritable immersion tout en beauté et en sérénité. Un havre de paix où luxe, expertise et confort s’allient pour une détente parfaite.
Pateo Bagatela, 1.o Andar, Rua Artilharia 1, 51 – Lisbonne
Tél. : +351 937 613 012


Récemment ouverte près des Amoreiras, BomBom Pâtisserie célèbre l’authenticité de la pâtisserie française. La chef Juliette Bayan et son équipe proposent de délicieux croissants pur beurre, ainsi que des pâtisseries fines : des tartes signature, des choux et des gâteaux d’anniversaire. Au déjeuner, délectez-vous avec des salades, des tartines et des plats inspirés de la cuisine française, comme le bœuf bourguignon. À l’origine du projet, Sandra, française luso-descendante, passionnée de pâtisserie.
Rua Aviador Plácido de Abreu, 1 – Lisbonne
Tél. : +351 919 919 011
@bombompatisserie.pt
Chocolatiers depuis 2020, récemment installés à Lisbonne, ce couple d’Arméniens élabore des chocolats exquis en mariant la marque belge Callebaut avec des fruits secs et des noix biologiques. C’est délicieux en goût et sublime à regarder. Chaque pièce, fabriquée à la main, est une explosion de saveurs et ressemble à une œuvre d’art. On y trouve aussi bien des mendiants que des friandises aux couleurs chatoyantes. À découvrir sans tarder.
Rua São José, 112 – Lisbonne
Tél. : +351 211 568 298


CHEZ NANDO
Au cœur de Setúbal, venez goûter à l’indémodable et succulent moules-frites du chef Fernando Guerreiro. Ce cuisinier passionné a créé ce restaurant pour allier produits locaux et saveurs françaises. Le décor, inspiré des îles, raconte son histoire, à travers des éléments en terre cuite. Les moules, toujours fraîches, sont accompagnées de pommes de terre frites ou de pain frais. Ouvert du mardi au samedi.
Avenida Luísa Todi, 330 – Setúbal
Tél. : +351 928 116 668
Voici un lieu unique à Lisbonne, associant une boutique de mode élégante et un bar raffiné. Situé sur le Largo Trindade Coelho, près de l’église de São Roque, Conceptica propose des marques comme Uma Wang, Marsèll, et Avant Toi. Dans une ambiance animée, vous pouvez y découvrir des vêtements tendance tout en dégustant des cocktails sophistiqués. Avec son intérieur spacieux et sa terrasse d’été, c’est un lieu idéal pour se détendre ou organiser des événements privés.
Largo Trindade de Coelho, 1-2 – Lisbonne
Tél. : +351 935 429 309


Une large sélection de produits locaux biologiques à la traçabilité garantie. Fondée par Ana Cravo, ingénieure agronome, la boutique propose du miel cru, des huiles d’olive, des vins biodynamiques, des fruits et des légumes frais, des fromages traditionnels et des pains sans gluten. Ouverte du mardi au samedi, elle ne travaille qu’avec des producteurs certifiés. Un lieu incontournable pour les amateurs de produits sains et responsables.
Rua Francisco Metrass, 14A – Lisbonne
Tél. : +351 965 649 154
Découvrez notre sélection d’événements pour profiter pleinement du mois d’avril à Lisbonne ! Entre randonnées, festivals, ateliers et spectacles, il y en a pour tous les goûts. Préparez vos chaussures de marche, vos vêtements de danse ou votre curiosité culturelle, et laissez-vous guider par les incontournables de la saison.
La Festa do Cinema Italiano célèbre sa 18e édition ! Organisé par l’Association Il Sorpasso, le festival accueillera, dans divers lieux de la capitale, des avant-premières, des rencontres avec des réalisateurs, de nouveaux talents, des hommages au cinéma classique et des événements parallèles, faisant de cette édition un véritable carrefour culturel.
🕙 Du 1 au 22 avril
📍 Lisbonne
︎ℹ︎ Participation selon les établissements

Marché des trocs : vêtements, livres et objets de petite dimension
Ce marché a pour objectif de contribuer à la création d’un monde durable. Il fonctionne selon un principe circulaire : apportez ce dont vous n’avez plus besoin et échangez-le contre des objets qui vous sont utiles. Pour participer, apportez au moins cinq articles en bon état, qu’il s’agisse de vêtements, de livres, d’ustensiles ou de petits objets.
🕙 Le 5 avril à 15 h à 18 h
📍 Bibliothèque de Belém : Rua da Junqueira, 295-297 – Lisbonne
ℹ︎ Participation gratuite

Un projet théâtral qui raconte l’histoire de Val et Oli.
Lorsqu’ils s’aventurent pour la première fois en forêt, Val et Oli ignorent que ce voyage marquera un tournant décisif dans leur vie. Guidés par le grand-père Marcel et son ouïe exceptionnelle, ils pénètrent dans un monde en péril. Mais l’ombre du gang de Giovanni plane sur eux, et Oli devra faire face à des événements inattendus…
La première du spectacle coïncide également avec le lancement officiel du livre Na Floresta Desaparecida, traduit en portugais par Margarida Madeira.
Olivier Sylvestre est un auteur et traducteur québécois primé qui aborde avec sensibilité des thèmes tels que la mémoire, le passage à l’âge adulte et la destruction de l’environnement. Ses œuvres, traduites et saluées à l’international, se distinguent par leur profondeur et leur humanité.
🕙 Du 5 au 13 avril 2025 – Samedis et dimanches à 16 h
📍 AMAS – Auditório Municipal António Silva Shopping Cacém – Rua Coração de Maria, 1 – Cacém
︎ℹ︎ 5 à 7 €

Après les succès de ses précédentes productions, l’atelier de théâtre francophone Le Lapin d’Alice présente son nouveau spectacle, Les Yeux au bord de l’Autre, une pièce alliant l’absurde, l’humour et le décalé. L’œuvre, écrite par Johann Corbard et mise en scène par Amanda Raybaud, sera interprétée par douze comédiens talentueux.
L’histoire se déroule dans un parc urbain des années 1950, où un petit pont sur une rivière traverse les quatre saisons. On y rencontre des personnages en quête de sens : un artiste de rue, des prisonniers en fuite, des amoureux contrariés… Une pièce poétique, à la fois drôle et acide, qui mêle absurdité, humanité et folie douce.
🕙 Les 11, 12 et 13 avril (5 représentations)
📍 Théâtre da Comuna – Av. Calouste Gulbenkian, Praça de Espanha – Lisbonne

Le Sónar fait son grand retour à Lisbonne pour sa troisième édition. Cette année, la capitale accueillera des artistes de renommée mondiale dans le cadre emblématique du Parque Eduardo VII. Un moment hors du temps, consacré à la culture club avec des têtes d’affiche telles qu’Underworld, Richie Hawtin, Nina Kraviz et Marcel Dettmann. Créé en 1994 à Barcelone, le Sónar est devenu l’un des plus grands festivals européens, célébrant les musiques électroniques avec des performances exceptionnelles et une ambiance incomparable.
🕙 Du 11 au 13 avril
📍 Pavilhão Carlos Lopes, Parque Eduardo VII

Parcourez les 14 km reliant le Cabo da Roca à la Praia Grande. Découvrez les sentiers côtiers, les zones sauvages, les plages magiques et les paysages naturels à couper le souffle, sans oublier les empreintes de dinosaures de la Praia Grande. Pour une immersion totale, les guides vous proposent une bonne soupe de poisson accompagnée d’une boisson typique. Petite curiosité : le Cabo da Roca est le point le plus occidental d’Europe !
À prévoir : des chaussures adaptées, de l’eau, des collations, de la crème solaire et surtout de la bonne humeur pour immortaliser des panoramas incroyables.
🕙 Le 22 avril à 9 h 30
📍 Point de rendez-vous : Parque de Estacionamento do Cabo da Roca – Colares
ℹ︎ Participation gratuite, soumis à un minimum de participants

Nova Growth Club vous invite à vivre un moment de détente et de mouvement, guidé par des hôtes égyptiens à Lisbonne !
Une activité idéale pour renforcer sa confiance en soi ou découvrir la danse comme moyen d’expression.
Au programme : une initiation aux mouvements de base, suivie d’une danse orientale. Apportez des chaussures confortables et un haut de rechange.
Débutants et danseurs expérimentés sont les bienvenus, dans une ambiance chaleureuse et bienveillante.
🕙 Le 22 avril à 9 h 30
📍 Nova School of Business and Economics – Rua da Holanda, 1 – Carcavelos
ℹ︎ 3 à 15 €

Inspiré des Idées pour Ballet et Théâtre Musical d’Alvaro García Zúñiga, Déplacé, Désolé est une exploration sensorielle qui va au-delà de la simple vidéo pour offrir une expérience visuelle et artistique où les mouvements, les sons et les gestes se construisent pour se réinventer.
Né d’une résidence artistique à la Casa de Mateus, ce projet chorégraphique – signé Paulo Ribeiro et capturé par la caméra de Paulo Abreu – s’inscrit dans une démarche à la fois baroque et épurée, qui interroge notre perception du réel et du temps.
🕙 Le 26 avril à 18 h
📍 Museu do Oriente, sala lotação – Av. de Brasília, Doca de Alcântara (Norte) – Lisbonne
︎ℹ︎ 2 €

Le jour où des milliers de personnes descendirent dans les rues pour accompagner les militaires fusils à l’épaule et œillet rouge au canon en guise de protestation pacifique contre les crimes commis tant sur le Portugal que dans les anciennes colonies. Une journée qui a marqué le début d’une nouvelle ère dans l’histoire du pays.
Le Portugal a célébré l’an dernier ses 50 ans de liberté, cette année, il met en lumière les événements post-révolutionnaires. À cette occasion, l’Université de Lisbonne organise un congrès international sur les guerres après le 25 Avril, axé sur les militaires en territoires de conflit. Tout le mois sera ponctué par des événements commémoratifs, tels que l’exposition de l’ISEL sur le Printemps étudiant et les commémorations à Sobral de Monte Agraço.
🕙 Du 1er au 30 avril
📍 Lisbonne

Célébrez Pâques en famille avec une chasse aux œufs magique au Jardin Botanique d’Ajuda à Lisbonne. Explorez le parc et découvrez ses trésors comme le dragonnier des Canaries de 400 ans et la fontaine des 40 bicas, tout en suivant Dona Cremilde et le Coelho Janota dans une aventure pleine de mystère. Une activité idéale pour les petits et grands, alliant histoire et plaisir.
Vous pouvez aussi célébrer Pâques au Lagus FunPark. Au programme, chasse à l’œuf, accrobranche et pique-nique en famille. Le prix inclut un panier rempli de snacks et de boissons.
🕙 Chasse à l’œuf avec Dona Cremilde et le Coelho Janota : du 5 au 20 avril; Chasse à l’oeuf au Lagus FunPark : le 20 avril.
📍Jardin Botanique da Ajuda – Lisbonne / Lagus FunPark – Estrada Nacional, 379.2 – KM 7,1 – Quinta do Anjo
︎ℹ︎ Billetterie Jardin Botanique : https://www.bol.pt/Comprar/Bilhetes/153133-caca_aos_ovos_da_pascoa_no_jardim_botanico_da_ajuda-jardim_botanico_da_ajuda/
︎ℹ︎ Billetterie Lagus FunPark : réservation par téléphone au +351 963 829 191 ou par e-mail à lagus.campo@gmail.com


Fils cadet du légendaire Serge Gainsbourg, Lulu Gainsbourg a posé ses valises près de Setúbal au Portugal. Il vient de sortir deux titres, Elle et Turbulences, où il affirme son identité artistique sans renier l’héritage familial. Rencontre avec un garçon touchant et discret.
Lulu Gainsbourg parle bas, très bas. Comme le faisait son père. « Un truc de famille, dit-il, qui concerne aussi ma sœur, Charlotte Gainsbourg. » À ses côtés, Lilou, sa moitié, sa parolière, son inséparable, l’enveloppe d’une douceur bienveillante tout au long de l’entretien tandis que Lulu nous explique être à moitié russe (du côté de son père), un quart chinois et un quart allemand (du côté de sa mère, Bambou) et nous raconte comment il est parvenu à rendre hommage à l’œuvre de son père tout en développant un style personnel.
Quand vous êtes-vous installé au Portugal ?
Après avoir vécu plus de cinq ans aux Pays-Bas, nous avions envie, ma copine et moi, d’un lieu plus ensoleillé. Très vite, nous avons été séduits par la gentillesse des Portugais. Il y avait l’océan, mais aussi une vraie qualité de vie que je n’avais pas croisée ailleurs. Je voyage depuis des années, j’adore ça. J’ai encore plein de pays à découvrir. Mais le Portugal revêt un caractère particulier, c’est un des seuls voyages que j’ai fait avec mon père.

Vous aviez quel âge ?
Un an et demi. J’étais bébé. Nous étions partis en Algarve. Il me reste quelques photos prises par mon père dans la piscine de l’hôtel, alors que je commençais à peine à barboter. J’ai réussi à identifier l’hôtel dans lequel nous avions logé et je compte bien y retourner un jour.
Qu'est-ce qui vous a attiré aux Pays-Bas ?
J’ai fêté mes 30 ans à Amsterdam, sur les conseils d’un de mes meilleurs amis qui est né en Belgique. Je n’étais allé qu’une fois en Hollande, dix ans auparavant. Nous y sommes restés deux jours, je suis tombé en extase devant l’architecture : la ville est vraiment magnifique. Après Londres, je n’ai pas eu envie de revenir à Paris. C’était une période de ma vie où je n’étais pas en phase avec moi-même, j’avais besoin d’aller voir ailleurs.
Après six ans aux États-Unis, puis six ans en Angleterre et cinq ans aux Pays-Bas, vous choisissez le Portugal ?
Les États-Unis, c’était pour mes études, j’ai passé quatre ans au Berklee College of Music puis deux ans à New York. Au Portugal, nous y sommes depuis deux ans. Je reste en moyenne cinq ans par pays, presque une durée de diplomate ! Cela fait bientôt 20 ans que je vis à l’étranger. J’ai vraiment la bougeotte et une vraie passion pour les voyages. On a donc opté pour Setúbal et, étonnement, la proximité de la mer me faisait peur, elle me donne la fausse impression d’être en vacances tous les jours. J’ai besoin d’être actif, de travailler, de sortir de ma zone de confort.
Vous n'avez pas la nostalgie de la France ?
De la France, il me manque surtout le bon croissant, la bonne baguette chaude. C’est un peu cliché, mais je suis attaché à la gastronomie française. La musique, je peux la pratiquer partout. J’aime être au Japon, mais j’ai la nostalgie des fromages français. Le vin, non, car je ne bois plus d’alcool.
Les amitiés que vous avez créées ont résisté aux frontières ?
Vivre à l’étranger crée forcément une distance, à fortiori avec ceux qui vivent à Paris et que je connais depuis l’enfance. J’ai la chance de revenir régulièrement pour des raisons professionnelles et personnelles. Je suis Français, j’en suis fier. Peut-être qu’un jour, je me poserai en France, ou pas. Voilà onze ans que je suis en couple avec Lilou, ma parolière, j’ai une chance folle de vivre une histoire d’amour qui dure, et ces déplacements nous les décidons à deux.

Parmi les villes où vous avez vécu, laquelle vous a marqué ?
New York. Sans hésiter. Au début, cette ville, je ne l’aimais pas. Puis, petit à petit, je me suis laissé envahir par l’incroyable énergie new-yorkaise et je me suis senti chez moi, pour la première fois de ma vie, depuis que j’avais quitté l’appartement de ma mère à Paris. Un sentiment de soulagement et de bien-être que je n’ai pas ressenti aussi intensément depuis.
Petit, de quel métier rêviez-vous ?
Je voulais être pilote de Formule 1. Et je n’ai toujours pas le permis ! Je me suis vengé sur les consoles. Adolescent, je me suis enthousiasmé pour les dessins animés, les mangas et rapidement, j’ai développé une passion pour le cinéma. Je voulais ouvrir un vidéo club, et pouvoir conseiller les clients sur les bons films à voir. Puis est venue la musique, en particulier la composition : celle des films et des jeux vidéo dont j’aurais pu être créateur. J’ai signé le thème principal d’un film indépendant japonais, il y a cinq ans, mais dans ce domaine, je n’ai pas dit mon dernier mot.

À quel âge la musique est-elle entrée dans votre vie ?
Mon père a insisté pour que j’apprenne le piano dès mon plus jeune âge. Il m’a offert un Bernstein, sur lequel il m’a joué de nombreuses mélodiesenfantines. J’avais beaucoup de facilité. La lecture des notes était pour moi plus facile que celle des lettres de l’alphabet. J’avais cinq ans quand mon père est parti. Ma mère m’a mis au Conservatoire où j’ai appris le solfège, puis le piano.
Vous avez eu une scolarité compliquée ?
Le langage musical et mélodique a toujours été plus simple pour moi que les mots. Je ne suis pas dyslexique, mais pas loin. J’ai progressé, mais je suis toujours plus expressif avec un piano qu’avec un stylo. Être « le fils de… », à l’école, n’a pas été facile. Dès les classes primaires, j’ai été regardé différemment. À l’appel, aux réunions de parents d’élèves et parfois certains professeurs m’avaient dans le collimateur. Après ma terminale au lycée Claude Monet à Paris, je suis parti à Londres en école de musique.
Quand on fait de la musique, le nom Gainsbourg est-il un cadeau ou un fardeau ?
Les deux à la fois. C’est un tout indissociable. Je suis fier d’être le fils de mon père. Je profite des avantages, mais il y aussi quelques inconvénients. Mon père a marqué son époque, il a écrit de très belles chansons, il était génial. Les gens restent fascinés par son talent. À l’approche de la quarantaine, j’avance, peu importe ce que les gens pensent ou disent sans me poser la question de la légitimité. J’ai choisi de vivre à l’étranger pour devenir anonyme et être reconnu par mon travail. Ce nom de Gainsbourg, que j’ai eu du mal à assumer, je le porte fièrement aujourd’hui.
« Le langage musical et mélodique a toujours été plus simple pour moi que les mots.»

Avez-vous pensé un jour changer de nom ?
Pour mon premier album, From Gainsbourg to Lulu en hommage au travail de mon père, j’ai pensé signer simplement Lulu. Mais le nom était déjà pris. En réalité, j’ai tenté malgré moi de ne pas être reconnaissable. J’ai laissé pousser mes cheveux, j’ai été gros, j’ai été maigre, même si les gens ne m’embêtent pas, longtemps, cette gêne est restée enfouie en moi. Je suis enfin en phase avec moi-même.
Qu'est-ce qui vient en premier, les paroles ou la mélodie ?
La musique. Je n’écris pas mes textes. Mon auteur est Lilou, la femme de ma vie. Elle a
de très bonnes idées. On se répartit les tâches. Je crée la mélodie, ensuite on ajoute les
mots. Je pars rarement d’un texte pour créer une musique, mais il n’y a pas de règles. Si
je n’ai pas accès à un piano, j’écris sur du papier à musique, j’en ai toujours dans mon
sac à dos avec moi. J’aime les partitions. Mes quatre premiers albums ont été écrits à
la main.
Quels sont justement les styles musicaux que vous aimez ?
J’aime le rock, la pop, évidemment, je suis un grand admirateur du répertoire de Michael Jackson, des Jackson 5, de Pink Floyd, d’Elvis, des Beatles, je suis très sensible à la musique des années 1960 à 1980 et j’écoute peu de musique moderne sauf Dirty Loops ou Haevn.
Êtes-vous proche de votre famille ?
C’est compliqué. J’ai longtemps été proche de ma mère. Il y a ce qu’on appelle communément la famille ; les parents, les frères, les sœurs… Et il y a la famille qu’on se crée, celle avec qui le lien est parfois plus intense qu’avec un frère. C’est un cadeau de la vie. Et c’est avec cette famille élargie aux quatre coins du monde que je me sens bien.

Les chocolats suisses, belges et français ont beau être les meilleurs du monde, ils se font voler la vedette par une invention dubaïote qui provoque une frénésie mondiale. Sa créatrice, une Anglo-égyptienne, avait juste une petite envie de sucré pendant sa grossesse.
Non, vous ne rêvez pas : le dernier hit sur TikTok, et surtout sur les TikTok suisses, c’est une tablette de chocolat… dubaïote ! Pas un lingot d’or déguisé en tablette Nestlé, non, une vraie plaque de chocolat au lait fourré de crème à la pistache et de kadaïf, c’est-à-dire les cheveux d’ange des pâtisseries orientales.
À regarder la vidéo de l’influenceuse Maria Vehera (99 millions de vues ! 5 millions de like) ça donne envie : une jolie blonde mord à belles dents dans une grosse épaisseur de croustillant-moelleux couleur chocolat-café, farci vert gazon, avec des débordements de cheveux d’ange généreusement caramélisés. Elle le dévore, elle ne s’en rassasie pas.
Mais qui a inventé cette tuerie ? Un chef chocolatier suisse égaré à Dubaï ? Un étoilé de l’émirat, Gagnaire, Alléno, Ducasse, un Japonais, Armani ? Non ! C’est une Anglo-égyptienne installée à Dubaï, Sarah Hamouda, 38 ans, en proie à des fringales de grossesse en 2021. Son bébé a bientôt 3 ans, et depuis, la jeune mère a bien affiné sa technique pâtissière. Sa modeste fringale de femme enceinte est devenue un gros business. Les Dubaïotes sont fous de son chocolat fourré. Vendues entre 20 et 30 dollars, les tablettes coûtent cinq à six fois plus cher que les tablettes de
grands maîtres chocolatiers à Paris.
D’ailleurs, son invention, vous ne la trouverez pas à Paris. Ni en province, ni en Suisse, nulle part ailleurs sauf à Dubaï. Sarah n’a que deux mains ! Et son chocolat est « entièrement fait main », « handmade ! », insiste-t-elle. Pas automatisé comme chez Nestlé. Elle travaille avec son mari, entourée d’une équipe d’une dizaine de personnes.

Son succès est tel que, maintenant, elle élargit ses fourrages : une tablette est un cocktail brownie et corn-flakes, une autre est un bretzel au caramel beurre salé, une tablette au chocolat blanc renferme une garniture au spéculoos… Les noms marrants viennent de son poète de mari : « Mind your own Buiscoff », ou « Cereously Chewsy ». Dans son atelier, que l’on espère bien climatisé vu la température à Dubaï, elle assure n’utiliser que des ingrédients écolos, y compris la peinture alimentaire qui sigle ses tablettes. Une artiste !
Son petit business s’appelle « Fix Dessert Chocolatier » mélange d’anglais ironique – « se fixer » fait allusion à se faire un shoot pour les drogués –, et « Chocolatier » rivalise avec nos « maîtres chocolatiers ».
Comme la demande à l’export est phénoménale (500 com-
mandes par jour !), les clients dubaïotes crient à la pénurie, et d’ailleurs, plein de marques se sont mises à copier ses recettes. À Paris, de l’Intermarché à Lidl aux pâtissiers Lindt, à plus de 10 euros la plaque, on peut goûter une version de son « fix ».
On peut aussi se rendre sur place. Autrefois, – en des temps pré-historiques, souvenons-nous – on allait à Dubaï en janvier pour les soldes. Aujourd’hui, on n’oserait même plus en rire. Mais aller chez les cheiks arabes pour goûter à la tablette exclusive, c’est le dernier chic inclusif !
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