RN au Portugal se présente comme un « réflexe de salut national et de résistance »
Hervé Cardon, tête de liste du Rassemblement National Portugal
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Hervé Cardon est tête de liste du « Rassemblement National Portugal » pour le scrutin du 30 mai prochain. Avec cette candidature, le parti d’extrême droite réaffirme sa volonté d’être présent au sein de la communauté française du Portugal. Lors des dernières élections législatives françaises, en 2017, la candidate du Rassemblement National, Natacha Barral, a obtenu 5,75 % des voix des électeurs français résidant au Portugal. Le parti d’extrême droite connaît une montée en puissance au pays où André Ventura, président du Chega ! (« Ça suffit ! » en français et l’équivalent du Rassemblement National en France ) ne cesse de gagner en popularité.

Pourquoi êtes-vous candidat aux élections consulaires ? Quelles sont vos motivations ?

Ces élections au suffrage universel sont politiques d’abord, contrairement à ce que disent les bons apôtres de tous bords qui ont tous intérêt à paraître le plus apolitique possible. Car les décisions sont prises in fine par les Administrations centrales et les Conseillers élisent par contre les Sénateurs au second degré… C’est donc mû par un réflexe de salut national et de résistance face à la situation catastrophique du pays que je me suis porté candidat. Elle se caractérise en effet par un Peuple en pleine décomposition, une Nation en pleine décadence et un État en pleine déliquescence. D’où pour la France, la perte de son identité, de sa prospérité et de sa souveraineté chaque jour davantage. Cela suffit ! Mais pour s’y opposer, cela suppose des équipes d´hommes et de femmes de convictions réelles rassemblées sous notre drapeau dans la clarté, à laquelle les électeurs ont rarement droit. Vous noterez que nous sommes le seul parti à afficher son nom en titre de sa liste, tous les autres essayant de maquiller d’une manière ou d’une autre leurs étiquettes discréditées, tant ils sont conscients qu’elles sont devenues un handicap électoral.

Pouvez-vous nous parler des candidats qui composent votre liste ? Comment les avez-vous sélectionnés ?

Nous avons choisi nos colistiers sous le double critère des convictions fortes et de l’équilibre et de la variété entre les parcours : nous avons ainsi un Directeur général de succursales de banque et d’assurance, un Ingénieur BTP chef de projet, une attachée à la Direction d’un groupe hôtelier pour ce qui concerne le secteur privé et une responsable en analyse biologique, un Commandant de Police de la Direction de Sureté publique de la Principauté de Monaco et une cadre Administratif Hospitalière pour le secteur Public. Quatre d’entre nous ont fait une bonne partie de leur carrière à l’international, dont moi en tant que cadre supérieur de l’Industrie pharmaceutique. Beaucoup sont implantés au Portugal depuis longtemps (pour ce qui me concerne dès avant 2000), parlent la langue ou sont mariés ou vivent avec des Portugaises et l’une de nos candidates a d’ailleurs les deux nationalités, Française et Portugaise. Enfin, ils ont des origines régionales très diversifiées : deux sont Bretons, deux sont Alsaciens, l´un est Corse et je suis du Nord par mon père…Est, Ouest, Nord, Sud, cela démontre bien que le Rassemblement National est aujourd’hui représentatif de la France dans son ensemble.

Si vous êtes élu, quelles seront vos principales priorités ?

Nous en avons trois : se battre sur le front des retraites, qui sous les gouvernements successifs de M. Macron sont condamnés à la « réforme », c’est-à-dire à la réduction drastique du montant des pensions pour tous à terme. Défendre les Lycées français, menacés là aussi par une politique des coupes claires budgétaires et par le désengagement de l´État. Et d’une manière générale, s’opposer clairement et par tous les moyens à toutes les mesures néfastes à nos concitoyens, fruits de la politique d’un gouvernement de faillite nationale et des partis qui le soutiennent et au contraire favoriser ou susciter toutes les mesures allant dans le sens du rayonnement des valeurs de la France de toujours à l´étranger, minées à chaque occasion par les agissements de lobbies anti nationaux.

Les deux lycées français à Lisbonne et Porto n’ont pas assez de places pour répondre à la demande croissante. Quelles solutions proposez-vous pour maintenir une éducation en français ?

Il faudrait d’abord quantifier le problème, fruit là encore de la seule carence du Gouvernement français depuis longtemps, qui concerne en priorité Faro, zone la plus peuplée de Français mais dépourvue, elle, de Lycée français, mais également Lisbonne et Porto. L’on pourrait imaginer trois types de mesures : pour compenser le surcoût, accroître et moduler le système classique des bourses. Pour augmenter l’offre de places, s’appuyer sur le réseau des Alliance Française déjà en partie sous tutelle de l’État, afin d’y développer dans leurs locaux un enseignement en français complémentaire, avec éventuellement des jeunes professeurs stagiaires volontaires. Cela supposerait évidemment une contribution de l’État qui inverserait la direction suivie jusqu’à présent. Également, l´on pourrait peut-être instaurer des partenariats avec différentes écoles privées étrangères ou portugaises qui fonctionnent actuellement au Portugal, afin d’y créer éventuellement des modules pédagogiques en Français. Mais cela devrait d’abord passer par des accords bilatéraux négociés par le Ministère des Affaires Étrangères…

Depuis 2014, le profil des Français au Portugal a changé. Même si la majorité reste des retraités, aujourd’hui un grand nombre d’entre eux sont des actifs. Quelles sont les perspectives pour les Français qui décident d’entreprendre au Portugal ?

Je crains qu’elles ne soient pas bonnes pour encore un bon moment. Après des années récentes d´une relative croissance économique, la crise de la Covid-19 depuis bientôt deux ans a eu des effets catastrophiques. Je connais personnellement de près l’exemple de deux jeunes Start-up françaises qui n’y ont hélas pas survécu. Bien sûr, comme dans toutes les crises, il y a quelques créneaux nouveaux très ciblés qui apparaissent, dont les entrepreneurs avisés doivent être à l’affût, mais je conseillerai plutôt aux autres « Wait & See… »

La crise sanitaire que nous traversons nous rappelle l’importance d’un système de santé efficace. Comment améliorer l’accès d’une couverture santé pour les Français qui souhaitent rester au Portugal ?

Sans être un spécialiste de la question, il me semble qu’une amélioration de la couverture santé des Français au Portugal pourrait passer par le recours à un système de mutuelles, existantes ou à développer, Portugaises ou Françaises, qui proposeraient des forfaits à un tarif raisonnable, plutôt que de passer par des multinationales d’Assurances privées qui proposent des primes annuelles exorbitantes…

L’an dernier, le gouvernement portugais a modifié le statut du RNH, en accordant une imposition sur les pensions de retraite du privé taxées à hauteur de 10 %. Que pensez-vous de cette mesure qui touche directement un bon nombre de Français au Portugal ?

Qu’un État doit toujours tenir sa parole, faute de quoi elle se dévalorise totalement, mais l’État français nous en a donné aussi de nombreux exemples tous les jours, malheureusement… Mais dans cette affaire, le Portugal a des circonstances atténuantes car c’est Bercy dans toute sa rapacité et l´État français qui ont exercé depuis des années des pressions incessantes et scandaleuses sur un État européen souverain pour imposer ce résultat. Ce n’est qu’un des aspects très révélateur de la volonté de M. Macron, servile comme toujours dans l’application des Directives de l’Union Européenne, de faire baisser par tous les moyens le niveau des retraites françaises. C´est pourquoi vous pouvez compter sur nous pour être particulièrement vigilants sur ce sujet !

Retrouvez plus d’informations sur le Rassemblement National pour les Français de l’Étranger ici.

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